Parfois, face à l’urgence du frigo vide et des placards déserts, on se souvient qu’on a, quelque part sur une étagère de la cuisine, la réserve de secours, à n’utiliser qu’en dernier ressort : les boîtes de conserve. C’était le cas aujourd’hui, où, pour accompagner les pâtes, seule une boîte de thon « Petit Navire » était encore là. Quand on a fin, et qu’on a pas envie ni le temps d’aller en catastrophe faire les courses, le thon en boîte semble absolument appétissant.
Je me souviens d’une époque où pour ouvrir une boîte de conserve, il fallait un ouvre-boîte. Une véritable catastrophe quand on a pas d’ouvre-boîte sous la main, l’ouverture étant alors un exercice périlleux, le métal de la boîte pouvant être très coupant. Ce temps est aujourd’hui révolu, une conserve s’ouvrant aussi facilement qu’une canette. Après avoir vidé l’huile (de tournesol) de la boîte, il n’y a plus qu’à renverser le thon sur les pâtes, et… c’est prêt à consommer!
Pour le goût du thon, pas de surprise : on sent bien que c’est de la conserve dans des boîtes, avec cet arrière-goût si reconnaissable. Le thon en lui même est bon, n’a pas un goût trop gras, sans doute grâce à l’huile de tournesol et la bonne qualité de la matière première. C’est du thon « entier », et non un infâme machin reconstitué. Coté nutritif, rien à redire, c’est du poisson. Voyez les ingrédients : du thon, de l’huile de tournesol et du sel. C’est franchement rassurant. Même chose si on regarde les calories : pour 100 g de thon, 218 kcal. Mais, ne l’oublions pas, le thon est un poisson connu pour emprisonner dans son corps l’un des pires poisons, le mercure. C’est pour cette raison que les associations de consommateurs américaines conseillent de ne pas manger plus d’une boîte par semaine! Mais, surprise, à ce niveau, mieux vaut manger du thon en boîte que du thon frais.
Le mercure présent dans le thon n’est bien sûr pas naturel, c’est la pollution humaine qui en est responsable.
Coté écologie, la société Petit Navire, créée en Bretagne à Douarnenez en 1932, est aujourd’hui la propriété de l’entreprise thaïlandaise Thai Union Group, un géant mondial du poisson en boîte. Leurs méthodes de pêche sont décriées par les écologistes de tous bords, à commencer par Greenpeace, qui les accuse d’utiliser la méthode DCP, « dispositif de concentration de poisson ». Cette méthode attire les poissons à un point donné, et permet aux pêcheurs de pêcher à peu près tout, y compris ce qu’il ne faudrait pas. Je ne sais pas si cette façon de faire est nocive, discutable ou même bonne pour les poissons, je ne sais même pas si les espèces pêchées sont vraiment en danger. Depuis que Greenpeace a fait n’importe quoi avec les géoglyphes de Nazca, j’ai tendance à être sourd envers leurs revendications.
En attendant, ma boîte de thon Petit Navire m’a franchement sauvé le repas. Ce n’est pas délicieux, personne n’est dupe, mais ce n’est pas dégueu non plus. Comestible, on va dire 😀 … et puis, je n’en mange qu’une fois l’an, donc pas trop préoccupé par le mercure ou l’écologie, tout est dans la mesure : c’est l’excès qui provoque tous les dégâts que l’on sait.
Il existe une recette tout a fait délicieuse de sauce au thon pour accompagner les pates. Faire revenir un oignon, ajouter une boite de tomate, ail, sel, le thon, ben melanger, laisser mijoter une dizaine de minutes. On peut relever aver du piment, du citron, des olives, ca change de la bolognaise.